Guzmania
Un guzmania, bromeliacée très courante à la floraison spectaculaire, est planté dans une coiffe-pot réalisée en vannerie sauvage.
A la pièce, issue d’une pratique liée à un savoir-faire vernaculaire, ancré dans une tradition paysanne du fait-main avec ce qui nous entoure, répond un réseau de câbles. Les feuilles de la bromeliacée sont connectées via des pinces crocodiles à un «makey makey» par un ensemble quasi racinaire de fils électroniques.
L’arduino est relié au programme soundplant qui permet de déclencher des séquences sonores à distance. L’ensemble est placé sous des lampes horticoles au spectre rose/mauve.
Cette pièce perfomative est une réponse ironique à la mode qui consiste à faire de la musique «avec les plantes». Faire de la musique à partir des courants électriques qui traversent les végétaux (ainsi que l’ensemble des êtres vivants) est une pratique qui existe depuis les années 70 avec différentes techniques, mais elle ne permet pas de prétendre que l’on entre en dialogue avec les plantes.
Allant jusqu’au bout de l’anthropomorphisme, il s’agit ici, alors que nous ne partageons pas avec les végétaux les mêmes modes de communication, de littéralement faire parler la plante.
Le guzmania, en performance musicale avec Emmanuel Hubaut, parle, respire, crie, nous pouvons même entendre son coeur battre.