Migration de pollen
Pour Baptiste Morizot « La crise écologique systémique qui est la nôtre est aussi une crise de la sensibilité au vivant. J’entends par là l’appauvrissement des mots, des capacités à percevoir, des émotions et des relations que nous pouvons tisser avec le monde vivant (….) (La joie qui) fait vraiment défaut, et qui m’intéresse, c’est la joie à l’idée de l’existence du vivant. Et la joie d’en être. Cet affect doit être inventé à partir de presque rien dans notre culture. Parce que les modernes ne sont pas au courant qu’ils sont des vivants, et quand ils le savent, ils le vivent plus comme un déclassement que comme un honneur. Être vivant, être de ce monde, partager avec les autres vivants une communauté de destin et une vulnérabilité mutuelle, tout cela ne fait pas partie de notre conception culturelle de nous -même. »
Pour "en être", dans ce workshop nous en apprenons plus sur cet élément végétal, mais aussi sur les plantes comestibles et toxiques sauvages qui vivent sur le territoire, grâce au savoir de Claudine Boyer, ethnobotaniste. Ainsi nous pouvons réaliser des cueillettes qui deviennent une des bases gustatives et tinctoriales de nos pollens-cakes.
En amont, les observations de pollen récoltés in situ avec des microscopes, permettent la confection de modèles en terre de grains de pollen.
En expérimentant, cueillant, triturant les matériaux, il s'agit ensuite de réaliser, pour le dernier jour du workshop, des préparations culinaires en forme de pollens géants, que chaque invité pourra "cueillir" et goûter.
Une table devient notre territoire, paysagé avec de la terre végétale et de la terre à modeler, pour recevoir les pollens en suspension, les plantes sauvages à déguster. Une invitation à de nouvelles migrations poétiques et concrètes.